Les cours ne sont pas le seul outil dont dispose l'analyse technique Aux cours d'ouverture, de clôture, plus haut et plus bas, vient s’ajouter l'étude des volumes échangés.
Souvent négligé, le volume est pourtant un indicateur d’activité essentiel qui mesure l’intérêt des investisseurs pour un titre.
Que représentent-ils ?
Les volumes traduisent le degré d’implication financière et émotionnelle des intervenants, donc la force et la solidité d’une tendance. Un volume élevé traduit un
fort intérêt des investisseurs. A contrario, la faiblesse des volumes témoigne d’un désintérêt ou de l’attentisme des investisseurs et par conséquent une représentativité assez biaisée des cours
obtenus.
En d’autres termes, un titre qui monte sur de faibles volumes n’aura pas la même signification qu’un titre qui monte sur des volumes très importants car la bataille
qui oppose acheteurs et vendeurs est dans ce dernier cas moins intense.
La notion de liquidité :
Les volumes représentent les véritables intérêts des intervenants en créant une abondance ou une rareté de titres sur le marché. On parlera alors de liquidité d’une
valeur.
La liquidité représente la plus ou moins grande facilité de pouvoir acheter ou céder un titre. Toute prise de position sur une valeur peu liquide est plus risquée
car le cours peut se retourner violemment à la baisse comme à la hausse du fait de la pénurie de contrepartie.
Comment sont-ils représentés ?
Il existe plusieurs façons de représenter les volumes :
Le plus souvent, les volumes sont représentés par des traits verticaux en dessous des cours (1), mais il n’est pas rare de les voir représentés
sur la gauche du graphique par des barres horizontales (2) ; ce dernier type de représentation présente l’avantage de faciliter le repérage des supports et
résistances.
Une autre représentation consiste à intégrer la donnée « volume » dans les chandeliers ; c’est ce que l’on appelle le Candlevolume
(3).
Le candlevolume est une variante de la représentation en chandeliers. La différence repose sur la largeur de la bougie qui n’est pas fixe mais proportionnelle au
volume négocié. Plus les volumes sont importants, plus la bougie sera large.
L’avantage de ce mode de représentation est d’intégrer une information supplémentaire directement sur le graphique des cours. En contrepartie, la lecture est rendue
plus difficile en raison du déroulement irrégulier de l’axe du temps.
Enfin, citons la méthode de l’equivolume, mise au point par Richard W.Arms. Cette méthode consiste à représenter les cours non pas sous forme de
chandelier mais de rectangle dont les extrêmes représentent les plus haut et bas de la séance (ici, les cours d’ouverture et de clôture sont négligés). La largeur du rectangle est quant à elle
proportionnelle au volume négocié.
Illustration : RENAULT en données quotidiennes (novembre 2009 – janvier 2010)
Comment les utiliser ?
Les volumes viennent confirmer des prévisions et configurations. Traditionnellement, les volumes donnent deux types d’indication : la force d’une tendance et la
validation de signaux de rupture de tendance.
Apprécier la force d’une tendance
Il existe une dissymétrie entre tendance haussière et baissière. Dans le premier cas, les volumes revêtent un intérêt particulier ce qui n’est pas le cas lors
d’une tendance baissière.
Une raison à cela : les cours baissent plus vite qu’ils ne montent. Cela s’entend car il faut une réelle activité d’achat pour faire grimper les cours, mais
ceux-ci peuvent tomber de leur propre poids. (telle une balle lancée)
C’est pourquoi les volumes sont étudiés différemment selon que l’on est en présence d’une tendance haussière ou baissière.
Les volumes dans une tendance haussière :Un mouvement de hausse des cours, accompagné d’une progression des volumes confirme la pertinence de la
tendance. Concrètement, le consensus reste haussier, l’arrivée de nouveaux acheteurs témoigne de la confiance des bullishs et représente une preuve de la force et du potentiel de la
tendance.
Si tel n’est pas le cas, le risque est de voir la valeur entrer en phase de distribution puis inverser sa tendance : les cours continuent à monter, non pas par
la force des acheteurs, mais par un manque de pression vendeuse. A tout moment, le consensus risque de passer en faveur des vendeurs et provoquer le retournement à la baisse.
Les volumes dans une tendance baissière : Contrairement à la
tendance haussière, il n’est pas nécessaire d’avoir de forts volumes pour attester du mouvement baissier.
Néanmoins, dans la pratique, un début de tendance baissière est généralement associé à des volumes importants car le consensus change de mains. Cette observation
vaut en général pour toutes les figures de retournement.
La validation de signaux de rupture de tendance
Les volumes appuient la qualité et la pertinence de signaux de retournement. Si un titre franchit une résistance, sort d’un canal ou de toute autre figure chartiste,
il est essentiel que ce signal soit validé par de forts volumes pour confirmer un réel changement de consensus et l’arrivée de nouveaux intervenants qui souhaitent jouer une tendance
naissante.
L’analyse des volumes peut être également combinée avec l’analyse des chandeliers et tout particulièrement avec des configurations de retournement de tendance. De la
même manière, une structure de retournement haussier (étoile du matin, marteau…) se voit renforcée lorsqu’elle apparaît avec des volumes importants.
Un cas particuliers : les pics de volume
Une valeur peut connaître une période de sur réactivité (hausse brutale et volumes exceptionnels sur un intervalle de temps très court), due à une nouvelle
fondamentale (résultats, opération sur titres,..) ou simplement à un mouvement spéculatif. Paradoxalement, ce mouvement peut être du à une suréactivité des investisseurs et constitue un faux
signal, surtout si ce pic se réalise à des niveaux excessivement hauts.
Mais que signifie un volume fort ou faible ? Ce qui est faible pour Total sera fort pour Sodexo par exemple. Des volumes sont considérés forts par rapport à la
moyenne mobile des volumes des n dernières séances. L’utilisation de la moyenne mobile est un outil précieux, non seulement pour juger du caractère normal, élevé ou faible des volumes, mais aussi
pour en lisser l’évolution. De manière générale, une moyenne mobile à 20 ou 25 est préconisé, ce qui représente un mois de cotation.
Les indicateurs de volume
Le volume est la troisième dimension d’un graphique. Alors que les prix représentent le consensus sur une valeur, les volumes
représentent l’implication émotionnelle des intervenants, la force qui met en mouvement les prix. Les indicateurs basés sur les volumes apportent de fait un complément intéressant à l’étude des
cours ; ils renseignent notamment sur la vélocité de la tendance et son risque de retournement.
L’On Balance Volume (OBV)
L’OBV est le plus connu des indicateurs de volumes. Développé par Joseph Granville en 1976, il est un indicateur précurseur des
retournements de tendance qui cherche à identifier des situations d’accumulation ou de distribution. « Les volumes sont la vapeur qui fait siffler le train » se plaisait à dire
Granville !
Formule
Dans sa forme la plus ancienne, l’OBV représente le total cumulé des volumes échangés, les jours où le marché monte et les jours où le marché baisse. Si les
cours sont en hausses, on ajoute le volume du jour aux cumuls précédents, et s’ils sont en baisse, on soustrait ce volume.
Si la séance est haussière : OBVt = OBVt-1 + Volt
Si la séance est baissière : OBVt = OBVt-1 – Volt
Interprétation
-Si les cours progressent conjointement avec l’OBV, la tendance est saine qu’elle soit haussière ou baissière.
-Dans le cadre d’un trading range (pas de tendance), on s’attache à regarder l’OBV à l’approche des supports/résistance. Une hausse de l’OBV sous la résistance
suggère une sortie par le haut du range. Inversement, une baisse de l’OBV sur le support laisse envisager une sortie par le bas.
-De par sa construction, l’OBV n’est pas un indicateur borné (de 0 à 100). De fait, les structures développées sur les sommets et creux sont plus importantes que
les niveaux absolus de cet indicateur.
-On peut également exploiter les divergences entre l’OBV et les cours. Une situation de hausse des cours alors que l’OBV recule est fragile car elle signifie que
les cours montent sans réel élan, simplement par l’absence de vendeurs. Toute divergence doit alerter sur la fragilité de la tendance en cours.
- Les niveaux de support et résistance ainsi que les droites de tendance peuvent être utilisées sur l’OBV pour en améliorer l’analyse.
Illustration :
Revenons sur la graphique de RENAULT en données hebdomadaires.
En premier lieu, l’OBV se retourne et dessine un fond en mars 2009. Une droite ascendante va accompagner la hausse du titre jusqu’en juin. A cette date (point
B), l’OBV casse sa droite et donne un signal baissier.
Du mois d’aout à octobre, les cours sont dans un range, sans tendance ; le comportement de l’OBV (baisse) ne suggère pas de sortie par le haut de ce range.
En revanche, la rupture de l’oblique baissière en novembre (point C) suggère une pression acheteuse qui se confirme sur les cours jusqu’en janvier.
L'OBV a ses réfractaires qui jugent sa construction arbitraire: on donne la même importance aux volumes, que la variation soit élevée ou marginale. Et que penser des
titres qui passe la majeur partie de leur temps en zone neutre et terminent la séance sur une très faible hausse ou baisse ?
C'est pour répondre à ces critiques que l’OBV a été revu et corrigé à plusieurs reprises.
L’accumulation/distribution volume
Cet indicateur constitue une alternative à l’OBV qui cherche à pallier aux défauts de construction de ce dernier. L’ADV suit la relation entre les prix de clôture et
d’ouverture et donne un poids plus grand aux jours où la tendance est la plus forte. Son avantage est d’intégrer dans sa formule les volumes et la volatilité observée en séance.
Cet indicateur n’octroie aux haussiers et baissiers qu’une partie des volumes de la séance, en fonction de la position du cours de clôture par rapport au cours moyen
de la séance. Si le cours de clôture est supérieur au cours médian, l’AD est positif. Si la clôture est inférieure au cours médian, l’A/D est négatif. Les seuls cas où tous les volumes seront
attribués à l'ADV seront les jours où le cours cloture, soit au plus haut de la journée, soit au plus bas.
Formule :
ADV j= [((C-B)-(H-C)) / 2(H-B)] x V + ADVj-1
ADVj=ADV du jour,
ADVj-1 =ADV de la veille
H : Haut
B=Bas
C=clôture
V=volume
L’interprétation de cet indicateur est identique à celle de l’OBV. Dans un marché en tendance, l’évolution concomitante de l’ADV et
des cours traduit une tendance saine, qu’elle soit haussière (tendance alimentée par les acheteurs) ou baissière (tendance alimentée par les vendeurs. On peut alors lisser l’indicateur avec une
moyenne mobile et exploiter les croisements de ces deux courbes.
Toute divergence entre l’ADV et les cours sera synonyme de risque dans la mesure où un essoufflement de tendance est constaté. Un retournement de tendance
est possible.
Dans un marché sans tendance, le comportement de l’ADV aux bornes du range suggèrera ou non une possible sortie de congestion. Une hausse de l’ADV sous la
résistance (accumulation) évoquera une possible sortie par le haut. Inversement, une baisse de l’ADV sur le support (distribution peut signifier une sortie par le bas.
Illustration :
Revenons à l’exemple précédent que nous complétons avec l'indicateur ADV.
Le croisement de la moyenne à 20 jours et de l’ADV offre des points d’entrée pertinents. Notons également la formation d’une divergence baissière en mai/juin
(point D sur le graphique). Mais globalement, l’utilisation de l’ADV n’apporte pas plus d’informations que celle de l’OBV.
Indicateur de Chaikin
Dérivé des précédents, l'indicateur de Chaikin n’est autre qu’un ADV formulé sous forme d'un oscillateur. Ici, on soustrait la moyenne mobile exponentielle à 10
jours de l'ADV de sa moyenne mobile exponentielle à 3 jours.
Formule :
Chaikin = (MME3 ADV - MME10 ADV)
Interprétation :
L'interprétation de l'oscillateur repose sur trois principes.
- Si le titre clôture au-dessus de son point médian (Haut-Bas/2), il y a accumulation. Plus la clôture est proche du haut de séance et plus l'accumulation est forte.
A l'opposé, si un titre clôture sous son point médian, il y a distribution. Plus cette clôture est proche du bas du jour et plus la distribution est forte.
-Le second principe est qu'une hausse doit être accompagnée de volumes et d'une forte accumulation. A l'opposé, les baisses sont accompagnées d’une baisse conjointe
de l’indicateur (distribution)
-Le signal le plus important généré par l'Oscillateur de Chaikin est donné par l’apparition de divergences entre les cours et
l’oscillateur comme ci-dessous, en février 2009 avant le point bas atteint sur les cours. Remarquez que la divergence est plus marquée sur l’indicateur de Chaikin que sur l’OBV et l’ADV. C’est
ici le principal apport de l’indicateur.
Accumulation/distribution de LARRY WILLIAMS
Larry Williams a également apporté sa contribution en modifiant la formule de Granville pour créer l’indicateur A/D (accumulation/distribution)
Formule :
A/D = ((C-O) / (H-B)) x V
H=haut
B=bas
O=ouverture
C=clôture
V=volume total
Interprétation :
Cette formule comme celle de Chaikin permet de tenir compte du delta du cours durant la séance plutôt que de ne considérer les différentiels de clôture à clôture.
Son interprétation ne diffère pas des précédentes : les tendances doivent être confirmées sur l’A/D et les signaux les plus pertinents sont donnés sur apparition de divergences.
© zonebourse.com
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